De retour de la 19ème édition de la Transvésubienne...

Que dire de cette course si particulière! Pour ma part, ce fut la première. Arrivée à la Colmiane samedi en fin d'après midi pour récupérer la plaque, le dossard et faire marquer le vélo avec de petits autocollants "TV". Le briefing de Georges était prévu pour 18h30, c'était l'occasion de retrouver quelques têtes connues et de discuter un moment. On sent que certains sont crispés... George fini par nous briefer sur le déroulement de la course, des dangers, des précautions à prendre... Et tout le monde fini par regagner son logement et casser la croute de son côté. Nous avions réservé la veille une chambre dans un hôtel à St Martin Vésubie. Le temps de récupérer les clefs, manger un morceau dans un resto du village et c'est l'heure de se coucher (21h30, comme les poules!...).

Le lendemain le réveil sonne à 5h00, je bondis du lit. On prépare rapidement les affaires et on déjeune pour ensuite partir à la Colmiane. On rejoint pas mal de vététistes déjà présents sur le parking, on en croise même quelques uns dans le col qui monte de St Martin à la Colmiane à vélo .

L'heure arrive vite, les premiers se mettent en grille, la pression monte. Le soleil n'est pas encore levé et il fait frais. On attend l'hélico qui doit filmer le départ mais rien ne vient. Le coup de fusil lance les hostilités à 6h30 pétantes et c'est parti! Les furieux s'élancent sur la piste de ski comme des fondus. Pendant ce temps, je me mets en grille à côté de JetFX1. On entend enfin l'hélico arriver, qui fait monter la pression d'un cran! Le soleil se lève pour nous, les montagnes encore enneigées sont magnifiques! PAN! Un nouveau coup de fusil à 6h45 nous annonce notre départ! Ça file dans tous les sens, ça double, ça freine, on est vite ralenti par les filets de protection. Au bout de 2mn le terrain mets tout le monde d'accord, on grimpe une piste assez raide d'entrée et le cardio monte de suite! Il restera d'ailleurs très haut tout le long du parcours.

Les esprits se détendent après la première montée, les visages sont moins crispés mais il reste tout de même un peu de pression à cause des portes horaires. On rejoint rapidement le col de la Madeleine pour basculer sur l'autre vallée. Les points de vue sont impressionnant, j'essaye d'en profiter un maximum. S'en suit un sentier à flanc avec du gaz à droite, mais je suis tellement concentré que je n'y fais même pas attention. Puis on continue dans une forêt par un single ludique mais tout aussi dangereux: un des mecs de devant fait une chute dans un pierrier environ 15m plus bas, heureusement sans gravité. Le vélo quant à lui fini en roulé boulé sur une bonne 50aine de m, ça refroidi tout le monde. Le ravito 1 du col d'Andrion n'est plus très loin. Je refais le plein d'eau, mange quelques trucs et repart.

S'en suit un sentier très technique, encaissé avec beaucoup de cailloux et de racines. Ça commence à bouchonner à cause des mecs qui ne sont pas très à l'aise en descente et qui ne veulent pas se pousser. Derrière ça pousse au cul et ça met la pression. Je fini par passer en suivant un mec qui gaz bien. On continue sur un sentier au milieu des pins qui alterne montées et descentes pour enfin arriver au fameux Brec d'Utelle. Plus impressionnant qu'il en a l'air, il ne faut pas long pour le gravir (environ 10 à 15mn) mais l'ascension se fait avec le vélo sur le dos. La vue depuis le Brec est à couper le souffle: c'est un cailloux perché au milieu de la montagne entouré d'un sacré vide. La descente du Brec est assez périlleuse car tout le monde passe à pieds et personne ne se pousse. C'est une sorte de sentier en éboulis avec de nombreuses épingles. Ca fini par se dégager et à se fluidifier pour attaquer une des plus belles descentes du parcours, celle qui arrive sur Utelle. Un sentier magnifique qui se termine dans des terres grises, on se croirait dans un paysage lunaire!

Puis vient la remontée vers la Madone où nous attend le deuxième ravito et déjà 30km d'accomplis. La montée se fait en poussant ou en portant, au choix... Mais une bonne partie se fait sur le vélo si on a du jus. Un ravito qui fait du bien, où je croise PAX qui est arrivé un poil avant moi, puis JetFX1 qui arrive au moment où je repars. La descente qui suit est toute aussi magnifique, un peu tendue du string sur le début, et au top ensuite, jusqu'à pont de Cros. Un pur régal, LA descente de la Transvé à mon gout! Longue, physique, technique, mais aussi ludique. J'arrive enfin à pont de Cros avec 2h d'avance sur la porte horaire. Peu avant d'arriver en bas, je prends un gel coup de fouet pour attaquer la remontée serein. Et quelle remontée! Une montée interminable jusqu'à la déchetterie de Levens, puis ça continue à monter pour enfin arriver au dessus de Levens et retrouver le ravito 3 et la 3ème porte horaire. J'ai encore 1h30 d'avance sur le timing, mais il ne faut pas trainer!

Ca repart en montant et il commence à faire chaud! Les figures sont de plus en plus déconfites et on croise de plus en plus de mecs assis sur le bord du chemin. Je garde tout de même la banane, on est là pour en chier non?! Une des parties difficiles, le col de Travail, puis Colla Bassa pour basculer dans la descente qui va nous mener à plan d'Ariou et l'ultime porte horaire. Une descente ludique mais il ne faut pas baisser la garde sous peine de buche, et justement, je m'en mets une bonne en m'accrochant la pédale dans une racine, peu avant le pont. Rien de cassé, heureusement! Je commence à croiser des gens sur le bord, les motos de l'organisation, et j'entends du monde qui félicite les coureurs, j'y suis! Je passe la dernière porte horaire avec une bonne heure d'avance, il est 15h15, c'est quasiment fait! Un gros soulagement! Mais il ne faut pas mollir car il reste encore près de 25km, et pas des plus faciles! La remontée vers Aspremont se fait plutôt bien, par un single où il faut pousser / pédaler, puis un col sur la route jusqu'au dernier ravito. Là je vois Fred (2000D+) arriver, visiblement soulagé d'avoir passé la PH sans encombre, c'est du tout bon!

Un dernier raidillon pour se hisser en dessous du mont Chauve, et attaquer la dernière descente mais pas des moindres: une grosse pente, un sol glissant et pas mal de marches et de cailloux. Je double une bonne 20aine de gars qui sont exténués et qui descendent à pieds. Puis j'arrive sur un sentier cassant qui bouffe encore un peu plus de jus. Mais je me surprends à relancer en danseuse à certains endroits. On arrive enfin vers la civilisation au dessus de St André de la Roche pour s'enfouir dans ce qu'on appelle la Jungle qui porte bien son nom. Et là commence la partie la plus ignoble du parcours. D'abord un enchainement de raidillons et de petites descentes à flanc, raides qu'il m'a fallu passer à pieds pour ne pas risquer le pire à 10km de l'arrivée, et une fois la jungle finie on déboule dans le lit du paillon qui coule à bonnes eaux pour l'occasion... Trempés, les pieds dans l'eau, on essaye tant bien que mal de s'extirper de cette rivière pourrie qu'on a du traverser une bonne 10aine de fois en ayant de l'eau à mi mollet. On arrive finalement sur la route, à Nice, et on rejoint le tunnel qui va nous mener à la mer. La délivrance! Mais non!! Encore une dernière galère nous attend: au bout du tunnel, des pavés puis une vase puante et gluante nous bouffe les dernières forces pour déboucher sur la plage où le public nous attend. Et là tapis rouge pour remonter sur la promenade des anglais, ce coup ci c'est la bonne!! On y est! Une fille me colle mon autocollant "Finisher" tant mérité! Grand moment d'émotion! Résultat: La Colmiane - Nice en 10h56 (392ème), 3000D+ à quelques mètres près, en 9h50 de pédalage, 7l de flotte, 6 sachets d'Isoxan, 2 gels coups de fouet, 1 gel anti crampes, de nombreux encouragement de ma moitié qui m'a grandement supporté tout au long du parcours, et un souvenir qui restera gravé pour longtemps! Par ailleurs, il y avait 1000 participants à s'élancer au départ, seulement 525 sont arrivés à Nice.

Une très belle première édition de qualité, et surement pas la dernière, je pense rempiler l'année prochaine!

Quelques photos en vrac