Week Lpi J1 Rosas on pinkbike.com

Prélude

Après Peyrolles en provence et ses sentiers 5 étoiles en 2011, le choix du lieu pour cette édition 2012 oscillait entre Diois, arrière-pays montpellierain, Lubéron et Rosas.
Après concertation rapide, l’appel de la paella fût le plus fort ! Ce qui n’enlève évidemment rien aux qualités des autres spots, mais la petite touche exotique annoncée par la Catalogne pour épicer ce WE festif fît la différence. Et je pense que les participants n’ont pas regretté de passer la frontière : ce fût une édition de toute beauté VTTisitiquement parlant, et d’une convivialité de tous les instants. Bref, un très très bon week-end que les absents auront encore une fois eu tort de manquer....

Dès la fin de journée de ce beau vendredi, nous nous retrouvions donc à une dizaine environ pour le dîner, après avoir étanché une petite soif apéritive entre potes. Ficellou, chips, bières, vin de coings, de l’eau (de feu), bref en attendant notre provider (deuse) de nutriments diététiques de la firme de Revel, nous avons bien dû nous sustenter d’autres délices gustatifs, ma foi bien agréables à déguster en toute convivialité...

Premiers sur les lieux, les heureux locataires du bunga n° 13 que nous fûmes, avons, du temps de cet apéro improvisé, eu le temps de voir s’installer bon nombres de copains, qui à chaque nouvel arrivage faisaient s’arracher encore un peu plus les plus très nombreux cheveux blancs de notre ami Pablo de l’accueil du camping des flots bleus... Le pauvre homme, au bout du rouleau, ne comprenant décidément rien à nos arrivées par vagues, alla même jusqu’à lâcher de désarroi un bon gros “Raynal, esta la mierda”...

Malgré la barrière de la langue entre nous, pauvres riders, et Pablo tout le monde put tant bien que mal trouver une couche pour passer une première nuit, après un repas sympathique au Roc fort, restau aux allures de cantoche, mais de facture très correcte.

Buenas noches !

Acte 1

Il est 7 heures du matin, le soleil se lève enfin, entre l’eau, la terre, le feu, les sentiers nous appellent ! Oui et c’est bien de ces 3 éléments que nous allons profiter toute la journée : l’eau d’un bleu variant de turquoise à marine, la terre aride, caillouteuse, rude et le feu des sentiers magiques que nous arpenterons tout au long de cette première rando du week end.
N’oublions pas le quatrième élément, dont chaque cycliste connaît l’importance : le vent ! Un bon gros vent, soufflant puissamment et constamment de nord/nord-ouest, de préférence quand ça monte raide. Enjoy !

9h30, les destriers sont prêts, chaînes huilées, selles ajustées, roues impeccablement gonflées et cavaliers affûtés ! Plus ou moins. Le temps de bisouter les conjointes et enfants pour certains, d’avaler quelques prunes pour d’autres ou encore de saluer les Lezignanais venus en groupe, et nous démarrons la procession... Notre horde de 24 VTT défile dans un joli camaïeu de couleurs panachées sur le front de mer de Rosas. Quelques kilomètres de plat permettent de peaufiner les derniers réglages et nous démarrons paisiblement notre première ascension dans les rues étroites qui mènent sur les hauteurs de la station balnéaire. Alors que nous nous extirpons de Roses et de son béton, les pelures tombent car les pourcentages d’entame sont relativement importants. Un peu de bitume, et nous poursuivons vers le haut par une piste caillouteuse qui ondule d’abord entre des vignes fraîchement plantées là puis nous nous retrouvons rapidement en milieu minéral.
Notre pote Eole, en grande forme, est déjà de la partie. Tellement bien que nous ne nous attardons pas avant d’emprunter une première belle descente assez raide, il faut rester concentré sur le sentier et ne pas céder à la tentation d’admirer le paysage grandiose qui s’offre à nous. Quelques pauses en cours de descente seront là pour ça. Après un petit coup de nez, la descente se poursuit par un sentier à flanc de montagne qui ne laisse pas de place à l’à-peu-près. Tout le monde franchit cette première gavade sans encombre... Ce n’est pas le cas des pneus, mis à rude épreuve. Nous ne compterons plus les crevaisons sur cette journée, certainement pas loin d’une dizaine au total : dans ces difficiles conditions, vive le tubeless + préventif !

Une première crique sympathique (Montjoi) nous laisse admirer l’azur de son eau, tandis que certains s’affairent toujours à réparer tant bien que mal les crevaisons. Nous repartons ensuite par une piste qui nous remonte légèrement avant d’entamer une session de ride aérien, comme suspendus au dessus de l’eau. GRANDIOSE !! Nous nous régalons de ce miam-sentier © en balcon qui nous refait plonger après un passage idyllique vers une nouvelle crique. Si le paradis du VTT existe, ça doit ressembler à peu près à la portion que nous venons de rouler... A moins que ce ne soit la suivante, un poil moins aérienne mais plus joueuse.
Aïe, les figuiers de barbarie nous rappellent que ce sont avant tout des cactus, avec des aiguilles à la kiss-cool ! Y a comme une deuxième couche d’épines ultra-fines en harpon à l’intérieur de la grosse... C’était soit les cactus, soit le water-jump : nous marquons donc une halte déshameçonnage sur une petite plage avant d’attaquer une rude portion qui mérite quelques gouttes de sueur, rustines et autres portages : le cap de Norfeu nous attend.

D’abord on se laisse remonter gentiment sur une piste qui se roule sans difficulté. Puis on devine ce qui nous attend puisqu’on aperçoit le chemin qui ondule un peu plus loin devant sur les parois du Cap. Le chemin toujours montant, se transforme vite en single, puis devient un peu plus cassant pour finir en apothéose par un petit portage musclé qui mène sur le haut de la presqu’île. Le panorama est XXL, magnifique, grandiose, et finalement le portage permet d’en profiter beaucoup mieux que si nous roulions.  Tout le monde est rassuré et sait que Pir2 s’éclate enfin, puisque sa devise “Une sortie VTT sans portage c’est comme un repas sans fromage” est mise à l’honneur.
Tiens, en parlant de fromage, c’est l’heure de la pause repas. Tout le monde apprécie l’instant, ventilé certes, mais réparateur. Après cette petite halte bienvenue, certains ont du mal à se réveiller de leur sieste (c’est la prune ?) et manquent de rater la reprise des hostilités. Les estomacs vont être mis à rude épreuve, car le sentier sur le versant sud du cap est un gros agitateur de VTTiste. La pulpe a du mal à rester au fond, ça ne roule pas vraiment bien, ou quand ça le pourrait, ça monte sévèrement, mais la beauté des lieux comble aisément cette petite frustration. Le temps d’un petit portage descendant et nous attaquons une jolie descente, rapide sur le haut, entrecoupée d’un autre portage (moins petit et montant cette fois), technique sur le bas. Vraiment extra, cet épisode compte un joli passage très technique qui vaudra une jolie figure de style à l’un d’entre nous : heureusement pas de bobo.

Nous avons bien fait de nous délecter, car le programme immédiat est chargé : 425d+ à avaler en 5 kms... A ce stade nous totalisons tout de même 1000d+ pour 22 kms assez énergivores, pas mal.
La mort dans l’âme, ceux qui ont vu le profil, resteraient bien là à se dorer la pilule, mais s’élancent tout de même par solidarité avec les cabris du groupe dans l’ascension la plus difficile de la journée (peut-être même du week end). Au début c’est plutôt réjouissant car ça passe bien, jusqu’à ce que la piste fasse une sorte de demi-tour autour de la montagne pour s’aligner vers le nord...  pour nous présenter le visuel de ce qui arrive : glups ! Du lourd, très lourd, alourdi encore par le vent puissant que nous avons maintenant de ¾ de face et qu’il faut en plus gérer pour ne pas être déstabilisé. Le peloton s’est énormément étiré et les grimpeurs sont déjà loin devant le grupetto... Le pourcentage reste constamment à 2 chiffres avec des passages à 20%. Bref, passons sur ces moments de souffrance, qui rendent l’arrivée au sommet encore plus belle !

Le col franchi, nous basculons dans la joie et le plaisir retrouvés, avec Rosas en ligne de mire. Une rapide descente nous rapproche davantage à chaque tour de roue de notre écurie. Après des pâturages dévalés mach II, un joli passage tendu en goulet s’enchaîne avec une portion plus rapide au mur final assez technique qui nous ramène à la route. Un dernier petit coup de cul, et nous voici sur la dernière sente de la journée. Chaotique mais sympathique, elle nous secoue au rythme de petites marches et dalles, comme pour mieux nous faire nous rappeler qu’ici, ce sont les cailloux qui font la loi !

Et voilà, nous faisons la croisette locale dans le sens inverse du matin avant de regagner nos bunga-bongos, sourires aux lèvres de cette très belle session du samedi !

Les douches sont les bienvenues, tout comme les quelques boissons énergisantes qui patientaient bien sagement dans les réfrigérateurs des bungalows. Le temps de nettoyer les vélos, huiler les chaînes, recharger des chambres à air pour demain, et on se retrouve pour l’apéro ?
Ok à de suite !


Intermède

La rue était à nous estampillée LPIVTT, aux reflets orangés des maillots étalés de ci de là sur les balcons des bungalows faisant office d’étendoir.
D’abord quelques bières en groupes pour échanger autour de cette belle journée de pur VTT, puis petit à petit tout le monde a rappliqué et amené sa pierre à l’édifice. Un apéro-impro bien sympa aura permis à tous de récupérer de la rude rando de la journée et de faire connaissance un peu plus que sur une simple journée de vélo. Les spécialités de chacun (merci à tous pour la mutualisation) auront contribué à débuter cette fort sympathique soirée de manière ultra-conviviale.
A l’heure espagnole, nous avons enfin rallié le restaurant, après moultes hydratations, pour y prendre notre repas ! Un bien bon moment nous aura permis d’apprécier, une cuisine de fort bonne qualité, au rapport qualité-prix très honorable. C’est décidément très très sympathique que de nous retrouver un peu plus que le temps d’une randonnée.
Le temps d’un petit tour de toboggan pour de grands gamins (voir diaporama) et chacun rejoint sa casbah pour récupérer et reposer un peu l’organisme en vue de la journée de demain qui s’annonce tout de même chargée !


Acte 2

Dans le CR à venir bientôt ;-)